Annulations et réservations hôtelières en recul, perte d’attractivité de la destination France suite à la dégradation de l’image de la France… au-delà du coup d’arrêt immédiat pour leur activité, les professionnels s’inquiètent d’un repli pour les 6 prochains mois.
L’hôtellerie-restauration fait partie des secteurs impactés depuis un mois par le mouvement des « gilets jaunes ». Outre les dégradations physiques de certains établissements, les hôteliers et restaurateurs accusent d’importantes pertes de chiffre d’affaires liées à une baisse d’activité. Selon Roland Héguy, président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih), « a minima, ceux qui s’en sortent le mieux voient leurs taux d’occupation chuter de 25 % et les plus touchés de 40 % ». Outre les répercussions immédiates, ce sont aussi les annulations futures qui sont préoccupantes. « À Paris et en Île-de-France, rien que sur la semaine du 31 décembre, on a enregistré environ 30 % d’annulations dont un tiers de clientèle française » a indiqué Jean-Virgile Crance, président du GNC (le groupement national des chaînes hôtelières) dans le Figaro du 15 décembre. De son côté, le cabinet MKG Consulting estime que sur la période du 28 novembre au 3 décembre, 35 000 nuitées ont été annulées pour tout le mois de décembre, représentant une baisse de 30 % à 35 % des réservations. Si, dans un premier temps, c’est l’hôtellerie haut de gamme qui a été affectée car très dépendante de la clientèle internationale dotée d’un fort pouvoir d’achat et qui fréquente les boutiques de luxe des Champs-Élysées, ce sont désormais tous les segments qui sont touchés. Par ailleurs, les professionnels redoutent un repli de leur activité pour les 6 prochains mois compte tenu de l’image désastreuse qui est renvoyée à l’étranger et qui peut peser durablement sur l’attractivité de la destination France. Dans un communiqué daté du 11 décembre, Roland Héguy, président de l’Umih, a ainsi déclaré « L’image de la France est détériorée. Cette situation a déjà eu un impact très important sur l’activité de nos établissements et en tant que professionnels, nous sommes très inquiets des effets durables à moyen et long terme sur l’attractivité de la destination France. Il faut savoir mettre fin au conflit ». Enfin, ce coup de frein brutal casse une belle dynamique enclenchée sur les 10 premiers mois pour l’hôtellerie française. « S’il n’y avait pas eu ces troubles, nous allions faire une année 2018 exceptionnelle. Nous étions revenus à des chiffres d’avant 2015 » a indiqué Didier Chenet, président du GNI-Synhorcat au FigaroLive.