Une semaine avant une importante manifestation des taxis, la justice s'attaquait à un concurrent d'Uber Pop toujours en service.
À quelques jours de la grande manifestation des taxis parisiens du 26 janvier, deux dirigeants de Heetch, le concurrent français d’Uber Pop, ont été déférés devant le procureur de la République après une journée de garde à vue. Selon le journal Le Monde, ils devraient prochainement être jugés en correctionnelle pour des délits « d’organisation illicite de mise en relation » avec des chauffeurs ni taxis, ni véhicules de transport avec chauffeur (VTC), de « complicité d’exercice illégal de la profession de taxi » et de « pratique commerciale trompeuse ».
L’application Heetch avait pourtant cherché à s’engouffrer dans une brèche laissée ouverte par le Conseil constitutionnel après l’interdiction d’Uber Pop. Le service propose ainsi à tout particulier de s’improviser taxi ou VTC de 20 heures à 6 heures du matin pour transporter les noctambules. Heetch propose un montant indemnitaire pour le chauffeur qui n’est qu’une indication, les usagers du service étant libres de payer le montant qu’ils souhaitent, voire de ne rien payer du tout. En rendant la rémunération optionnelle, l’application française pourrait échapper au caractère lucratif qui avait valu à Uber Pop une interdiction prononcée par la justice en septembre dernier.
Mais, la forte charge symbolique de la justice française contre les dirigeants de Heetch, à quelques jours d’une grande manifestation de taxis soucieux de leur avenir, sonnait sûrement le glas de l’ubérisation du transport de personnes en France.