La crise sanitaire dope les achats de bières en grande distribution, mais la situation reste compliquée pour de nombreux brasseurs.
À fin janvier 2021, les ventes de bières en grandes et moyennes surfaces alimentaires se sont élevées à 4,4 Md€, en hausse de 11,8 % par rapport à fin janvier 2020, selon les dernières données IRI. Cette croissance est portée par une progression des volumes vendus (+8,8 %) et des prix (+2,8 %). Le budget annuel par acheteur s’est ainsi élevé à 83,30 € en grande distribution alimentaire sur l’ensemble de l’année 2020, en hausse de 88 % par rapport à 2008 où il s’élevait à 44,30 €. La forte progression des ventes de bières dans le circuit alimentaire n’a cependant qu’en partie compensé les ventes qui n’ont pu se faire dans les cafés et restaurants, fermés une grande partie de l’année.
La croissance du marché a particulièrement été marquée par le dynamisme des bières de spécialité (artisanales, bio, sans alcool…). Elles ont progressé de 17,9 % sur la période, à 1,9 Md€, et représentent désormais 44 % du marché. L’engouement des consommateurs pour ce type de bière ne faiblit pas. La multiplication des micro-brasseries sur l’ensemble du territoire au cours des dernières années en témoigne. Afin de profiter du dynamisme du marché, les grands brasseurs Heineken, Carlsberg, AB Inbev (Leffe, Corona, Bud, Hoegaarden…) ont également pris position sur le segment des bières artisanales en développant leur propre offre ou via des acquisitions. La situation reste néanmoins très compliquée pour les 2 000 brasseurs français. La fermeture prolongée des bars et restaurants assombrit l’avenir de nombreuses petites brasseries artisanales, privées de leur principal circuit de vente. « Bon nombre des micro-brasseries ont moins de 3 ans d’existence et doivent aujourd’hui rembourser l’achat de leur matériel. Leur avenir est très incertain », explique Maxime Costhile, délégué général des brasseurs de France, dans La revue du vin de France.