Proposé par l’Union européenne en 2021, le plan « Fit for 55 », comprend une douzaine de propositions destinées à réduire la production européenne de CO2 de 55 % entre 1990 et 2030. L’une d’elle prévoit l’interdiction d’immatriculer sur le territoire européen tous les véhicules thermiques, y compris les hybrides rechargeables, à compter de 2035. Un calendrier très serré contre lequel, la plupart des pays membres producteurs de véhicules automobiles s’étaient élevés, estimant qu’il fallait laisser plus de temps aux constructeurs pour leur permettre de réaliser leur transition technologique et d’amortir les investissements réalisés pour produire des véhicules hybrides.
Le 180° des Allemands
Longtemps sur cette même ligne, les Allemands viennent de changer de cap. Lors d’un conseil qui réunissait à Bruxelles le 17 mars dernier les ministres en charge de l’Écologie des pays membres, Steffi Lemke, la ministre allemande de l’Environnement a déclaré que « l’Allemagne soutenait la fin des moteurs à combustion interne pour les voitures particulières et les véhicules utilitaires légers dans l’UE à partir de 2035 ». Un revirement brutal que les officiels allemands expliquent par l’actualité dramatique de l’Ukraine et le fait qu’ils ne peuvent plus se permettre d’être aussi dépendants des importations énergétiques russes.
De son côté, le France a plaidé pour l’adoption d’une clause de revoyure reportant à 2028 ou 2029 l’adoption d’un calendrier définitif. L’objectif étant, compte tenu du contexte très défavorable que subissent, notamment, les constructeurs français de réexaminer la situation, plus tard, à la lumière « des éventuelles avancées » avant de prendre toute décision.
Une proposition qui, sans le soutien des Allemands, risque de rester lettre morte.
Pour aller plus loin, découvrez les études du secteur automobile.
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