Dans son rapport intermédiaire relatif à la démographie officinale, l’Ordre national des pharmaciens constate, sur le premier semestre, une accélération des fermetures de pharmacies. 99 points de vente ont fermé en métropole, soit une fermeture tous les 1,8 jour... contre 1 tous les 2,5 jours en 2014. Le taux de fermeture dépasse les 0,5 % (vs 0,25 % sur la période 2006-2010). La majorité de ces fermetures se situe dans les petites communes, de moins de 7 000 habitants, les plus exposées au phénomène de désertification rurale et/ou médicale. On note, par ailleurs, qu’elles interviennent aussi dans les communes de plus de 16 000 habitants, dans lesquelles les officines sont plus souvent en surdensité (situation liée à l’octroi, par le passé, de nombreuses licences). Mais surtout, l’Ordre pointe une évolution que les experts-comptables identifient depuis plusieurs années : la fragilisation croissante des petites officines dont le CA annuel est inférieur à 1,3 MEUR. La majorité des pharmacies ayant fermé définitivement, faute d’avoir trouvé un repreneur, se situent dans cette tranche de chiffre d’affaires.
Face à ce phénomène, la profession réagit et appelle les ARS à la rescousse. C’est le cas en Auvergne, l’une des régions les plus touchées par cette accélération de fermetures. Un plan de lutte contre la désertification officinale a été lancé début novembre, qui contient 24 solutions possibles pour freiner ce processus : généralisation des stages d’étudiants dans les zones fragilisées, développement des protocoles de coopération entre professionnels de santé, regroupement des officines avec des structures de soins coordonnés (MSP, pôles et centres de santé...), expérimentation de la vaccination à l’officine... Des mesures qui permettront peut-être de limiter le nombre de fermetures dans les années à venir, mais qui ne permettront toutefois pas de l’arrêter.
Source : rapport « Fermetures d’officines en métropole : évolution au 30 juin 2015 », Ordre national des pharmaciens