L’exercice 2001 a été marqué par l’échec de la tentative de rapprochement avec Iberdrola, le deuxième opérateur électrique espagnol. La nouvelle entité aurait contrôlé environ 75 % du marché espagnol selon notre étude de marché. Les autorités de Madrid n’autorisaient l’opération qu’à condition que le nouvel ensemble ne détienne pas plus de 42 % des capacités de production d’électricité du pays, ce qui représente la capacité initiale de Endesa. Les deux groupes ont donc renoncé à cette opération au premier trimestre 2001. La croissance en 2001 a été faible (+ 2 %), ce qui contraste avec les deux exercices précédents. En revanche, le taux de marge opérationnelle a légèrement progressé. Ce sont les activités en Amérique du Sud qui ont évolué le plus favorablement avec une croissance de 3,7 % et surtout un taux de marge opérationnelle de 27,8 % (le deuxième plus élevé du groupe après la production). L’implantation du groupe dans cette région était un succès jusqu’à la crise argentine. Le groupe a réussi à prendre le leadership de la zone tout en parvenant à nettement améliorer la profitabilité de cette activité (+ 5,8 points en deux exercices) grâce à un programme de réduction des coûts. Le bilan de l’année 2002 sera, en revanche, beaucoup moins satisfaisant. Endesa est très exposée à la crise argentine. Les activités en Espagne ont évolué de manière hétérogène. C’est l’amont (production) qui est la source de profitabilité et l’aval (distribution et fourniture) qui tire la croissance. Néanmoins, les trois divisions d’électricité en Espagne ont nettement amélioré leur taux de marge opérationnelle. Enfin, le chiffre d’affaires des activités de diversification a augmenté de 10 % mais les pertes opérationnelles se sont creusées à cause des télécommunications et des nouvelles technologies. L’expansion en Europe et l’adoption d’un profil multiutilities change la donne. La recomposition du marché européen de l’électricité et les perspectives limitées de croissance sur le marché domestique (concurrence vive) poussent Endesa à prendre des positions en Europe. 2001 a marqué le début d’une politique d’expansion, le groupe réalisant deux opérations significatives au cours de l’exercice : l’acquisition de 30 % de SNET en France et l’acquisition de Elettrogen en Italie. Le processus d’expansion devrait néanmoins se heurter à deux contraintes majeures : les opportunités d’acquisition se réduisent et les marges de manoeuvre financières du groupe sont quasi nulles. Le second axe stratégique majeur est le développement de l’activité gazière. La fourniture de gaz naturel aux clients éligibles à qui Endesa fournissaient déjà de l’électricité a débuté en 2001. A la fin de l’année, le groupe avait une part de marché de 4,3 % sur le segment des éligibles. Les synergies avec l’électricité sont nombreuses, notamment sur le plan commercial (conquête et suivi des clients).
En termes stratégiques, Endesa se place en position de suiveur. La convergence gaz/électricité au niveau européen s’est, en effet, imposée comme le modèle de développement des utilities européennes depuis quelques années.
Endesa cible prioritairement l'Europe
26 juillet 2001
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Les Echos Etudes
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26 juillet 2001
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