À en croire l’Insee, en 2021, 13 % des salariés français avaient pour tâche principale de « superviser le travail d’autres salariés ». Des « encadrants » auxquels l’institut de statistiques a consacré le numéro de septembre 2022 de sa publication Insee Première afin de mieux comprendre quels salariés les composaient.
Des cadres mais pas seulement
Sans surprise, 50 % des encadrants sont des cadres et 33 % exercent en tant que profession intermédiaire. Mais les fonctions d’encadrement ne sont pas pour autant réservées à ces familles de salariés. L’Insee précise ainsi que 12 % des encadrants sont des ouvriers ou des employés qualifiés et 4 % des employés et des ouvriers non ou peu qualifiés.
Il ressort également du travail de l’Insee que le fait d’avoir fait des études supérieures ne mène pas forcément à des fonctions d’encadrement. Ainsi, alors que 47 % des cadres diplômés au plus d’un CAP, BEP ou équivalent sont encadrants, seuls 26 % des cadres diplômés du supérieur long exercent cette mission. « Cela suggère que les moins diplômés deviennent plus souvent cadres ou professions intermédiaires en acquérant des responsabilités d’encadrement, tandis que les diplômés du supérieur, qui accèdent plus rapidement à ces professions, ont plus fréquemment des fonctions d’expertise ou techniques », estiment les auteurs de l’étude.
Les femmes encore sous-représentées
En 2021, 63 % des encadrants sont des hommes alors que ces derniers ne représentent que 50 % des salariés. Sur ce point, l’Insee précise que « cette prépondérance ne vient pas seulement du fait que les hommes sont plus souvent cadres : même à groupe socioprofessionnel donné, les hommes encadrent plus souvent que les femmes ». L’étude met ainsi en évidence qu’un homme a une probabilité supérieure de 58 % d’être encadrant chez les ouvriers et employés qualifiés, de 49 % chez les professions intermédiaires et de 37 % chez les cadres. Dans ce dernier groupe, « 33 % des hommes sont encadrants, contre 24 % des femmes », note l’Insee.
En revanche, les différences de sexe ne jouent pas sur la charge de travail que les encadrants doivent assurer. En 2021, ces derniers ont, en moyenne, travaillé 1 812 heures contre 1 680 h pour les encadrants à titre secondaire et 1 585 h pour les salariés sans tâche d’encadrement. Cela s’est traduit par le fait que 35 % d’entre eux ont travaillé (au moins une fois par mois) entre 20h et minuit, contre 22 % des non-encadrants et 46 % ont dû, régulièrement, rapporter du travail à leur domicile contre 26 % des salariés sans mission d’encadrement.