Le maintien à domicile constitue une possible voie de diversification pour certains spécialistes de la prise en charge de la dépendance en institution. Ce choix stratégique leur permet de :
- se positionner comme acteur global de la prise en charge de la personne âgée en apportant une réponse complète à ses besoins (création de réseaux gérontologiques locaux) ;
- profiter de l'accroissement d'une demande qui privilégiera le maintien à domicile dans la mesure du possible pour retarder son entrée en établissement ;
- réaliser des synergies entre les différentes activités (ex. : transfert d’un patient d’un service de soins hospitalier de court séjour vers un EHPA, un maintien à domicile, une hospitalisation à domicile, un accueil de jour, etc.) ;
- fluidifier les parcours patients (ex. : pouvoir proposer une place en EHPAD à un patient à domicile) et optimiser le taux de remplissage des établissements ;
- renforcer leur pouvoir de négociation auprès des ARS.
Le secteur privé associatif est présent sur le marché du domicile depuis plus longtemps et de façon plus marquée que le secteur privé commercial, notamment à travers des associations locales. L’acteur le plus innovant dans ce domaine est la FCEs avec le lancement de son offre de « maison de retraite à domicile » (M@Do) en 2013. L’offre est composée de telle sorte que la prise en charge au domicile soit comparable à celle réalisée en établissement. Pour y parvenir, la FCEs s’appuie sur ses services existants et élargit leurs fonctionnalités de manière progressive.
La rentabilisation des activités de prise en charge de la personne âgée à domicile n’est aujourd’hui pas évidente compte tenu de l’étroitesse des marges de cette activité en raison des problèmes spécifiques de gestion du personnel, principal poste de charge (plus de 80 % du chiffre d’affaires). Néanmoins, DomusVi (acquisition de Nurse Alliance en 2013) a réussi à rendre rentable ces activités et Orpéa (acquisition d’Adhap Services début 2015) a pour objectif de devenir bénéficiaire à court terme.
Pour le secteur privé lucratif, ces activités n’ont cependant pas vocation à être de véritables relais de croissance, sources de forte rentabilité, mais constituent un outil marketing (synergie avec le réseau existant et apport de clientèle) et politique (largeur de l’offre permettant de répondre à l’ensemble des besoins de la personne âgée et renforcement du pouvoir de négociation face aux autorités de tutelle).