Crédit photo : nuttapong punna
Comme chaque année, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) publie son panorama des dépenses de santé. L’occasion de passer en revue l’ensemble des postes de coûts, de présenter les comptes à l’échelle nationale, et de les replacer dans une perspective internationale.
Quel bilan en 2023 ?
Si la France fait partie du trio de tête des pays de l’OCDE qui allouent la part la plus importante de leur PIB aux dépenses courantes de santé avec 11,8 % en 2022, derrière les États-Unis (16,5 %) et l’Allemagne (12,6 %), elle compte aussi parmi les États dans lesquels le reste à charge des ménages est le plus faible. Estimé à 274 € par an par habitant sur les 3 659 € dépensés en moyenne en 2023, il ne couvre qu’une faible part des 249 Md€ de consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) évalués pour l’année 2023 en France. Un montant que la Sécurité sociale finance à hauteur de 2 910 € par français, contre 454 € pour les organismes complémentaires. Les soins hospitaliers apparaissent une fois encore comme le premier poste de dépenses de santé avec une enveloppe totale de 122 Md€, soit 1 795 € par habitant. Les soins ambulatoires suivent avec 72 Md€, puis les médicaments (33 Md€) et enfin les dispositifs médicaux (21 Md€). Les coûts des soins hospitaliers et ambulatoires ont ainsi augmenté de 5,7 % chacun depuis 2022, un taux de croissance similaire à celui observé pour la consommation de soins et de biens médicaux dans son ensemble (+5,2 %).
Ainsi, « la dépense courante de santé au sens international (DCSi) augmente de 3,5 % en France en 2023, s’élevant ainsi à 325 Md€ », conclut la direction de l’administration publique qui précise que ces hausses « contrebalancent la chute des dépenses de prévention (-38,3 %) avec l’arrêt de la plupart des dépenses exceptionnelles liées au Covid-19 », telles que le dépistage ou encore la vaccination. « La consommation de soins et de biens médicaux reste en 2023 plus dynamique qu’avant la crise », précise-t-elle toutefois.
Une progression des dépenses que le gouvernement espère bien enrayer avec de nouvelles propositions pour la prochaine loi de financement de la Sécurité sociale. Si les pistes en discussion sont nombreuses et font actuellement l’objet de vifs débats – diminution du taux de remboursement des prestations de soins et des traitements, ou encore délistage de médicaments entre autres – une chose est sûre, le système de santé français doit se réinventer pour garantir sa pérennité et les bases de son fondement : la solidarité sociale.
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