Dans son dernier Portrait social de la France, l’Insee s’est intéressé aux effets de la crise sanitaire notamment sur les 18-29 ans. Dans un premier temps, les auteurs de l’étude sont revenus sur le fait que ces jeunes adultes, lors de la première vague de 2020 n’avaient été que très peu touchés par les formes graves de la maladie. Ainsi, sur une population de référence de 100 000 individus alors que les plus de 60 ans enregistraient, sur le mois de mars de l’année dernière, 2 815 hospitalisations et 632 décès, les 18-29 ans ne comptaient que 86 admissions à l’hôpital et 1 mort.
Pour autant, note l’Insee, cela ne signifie pas que cette population n’a pas été impactée d’un point de vue sanitaire. Sa santé mentale s’est fortement dégradée. Les syndromes dépressifs qui, en 2019, ne touchaient que 10 % des 18-24 ans se sont largement répandus jusqu’à atteindre 22 % de ces jeunes adultes en mai 2020 et 19 % en novembre de cette même année lors de la deuxième vague. Dans le même temps, l’état mental des plus de 30 ans est resté stable.
Une perte de confiance dans l’avenir
Le Baromètre d’opinion de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) met également en évidence une forte dégradation de la confiance en l’avenir des jeunes adultes. « En 2020, la part des 18-29 ans qui se déclarent optimistes au sujet de leur avenir a chuté de 17 points (à 51 %), alors qu’elle est restée stable pour les 30-59 ans (-3 points, à 51 %). Pour les jeunes adultes, c’est de loin le plus bas niveau enregistré depuis 2004 », précise l’Insee qui rappelle que c’est la première fois depuis la création de ce baromètre que leur niveau de confiance s’abaisse au niveau de celui de leurs aînés.
Il faut dire que d’un point de vue économique, les plus jeunes ont été fortement touchés pour la crise du Covid-19. Ainsi, le taux d’emploi des 18-24 ans a reculé de 1,7 % entre 2019 et 2020, et celui des 25-29 ans de 1,3 %, alors que sur cette même période celui des 30-64 ans restait stable (+0,2 %). « Les jeunes ont été les premiers à pâtir de la chute des embauches, avec notamment une baisse entre 2019 et 2020 de 14 % des embauches de personnes de moins de 26 ans en contrat à durée indéterminée (CDI) ou déterminée (CDD) de plus de 3 mois », notent les auteurs de l’étude. Au final, en 2020, 14 % des 15-29 ans n’étaient ni en emploi ni en formation, un taux en hausse +1,1 point en un an.