Entre manque de protection contre le coronavirurs, difficultés d’accès à des infrastructures essentielles à leur activité et discrimination, les chauffeurs routiers exercent leur activité sous contraintes.
Trois syndicats du transport routier (CFDT, FO et CFTC) ont appelé les salariés à exercer leur droit de retrait ce lundi 31 mars, en cas de manquement aux mesures de protection sanitaire ou s’ils ne participent pas à des activités d’entreposage ou de transport de marchandises essentielles. Si cet appel a finalement été peu suivi, les routiers dénoncent bien depuis plusieurs semaines, avant même le confinement, le manque de mesures de protection dans certaines entreprises (manque de masques, de gel hydroalcoolique, de gants…), mais aussi les difficultés rencontrées lors de leurs trajets. Avant même la fermeture des commerces « non essentiels », certains chauffeurs avaient fait remonter des mauvais traitements subis et discriminations : une affiche « strictement interdit aux chauffeurs routiers », en plusieurs langues et collée sur la machine à café d’un client était, par exemple, devenue virale mi-mars.
La situation s’est empirée depuis, alors que de nombreuses aires de repos, restaurants, etc. sont désormais fermés. Manque de sanitaires et de douches (ou accès à des sanitaires non entretenus), difficultés d’accès aux services de restauration : l’exercice de leur activité est désormais un casse-tête. À ceci s’ajoutent la pénurie de masques, gants et gel hydroalcoolique et, donc, les difficultés à se protéger du Covid-19, mais aussi le mauvais traitement des routiers par certains clients craignant qu’ils soient porteurs du coronavirus.
Les syndicats réclamaient d’ailleurs la réquisition des aires de repos, des stations-service et des restaurants routiers refusant d’ouvrir, ainsi que la distribution dans ces points, des protections nécessaires à l’activité des routiers.