Le dernier bilan des douanes nous permet de mieux mesurer l’impact économique de la guerre en Ukraine. Ce dernier met ainsi en lumière une nouvelle dégradation de déficit commercial de la France. Au 3e trimestre, il s’est ainsi aggravé de 7,3 Md€ pour atteindre un total de 47,6 Md€. Pour rappel, lors du 3e trimestre 2021, il ne dépassait par les 21 Md€ et les 16 Md€ à la même période de 2019. Cette dégradation record, qui fait suite à 2 derniers trimestres très déséquilibrés (-40,2 Md€ au T2 et -32,3 Md€ au T1), pourrait, si elle se confirmait au 4e trimestre, conduire la France à enregistrer un déficit de plus de 200 Md€ sur l’ensemble de l’année, soit près de 50 Md€ de plus que les prévisions du projet de loi de finances pour 2023.
Le poids de l’électricité
Sur les 204 Md€ de biens et services importés par la France au 3e trimestre 2022 (hors matériel militaire), 44,8 Md€ ont été affectés à l’énergie, dont plus de 7,2 Md€ à l’électricité. La facture électrique a ainsi augmenté de 178 % sur ce seul trimestre. En cause, un parc nucléaire pour moitié en maintenance et une production hydroélectrique fragilisée par la sécheresse qui nous oblige à importer massivement et au prix fort de l’électricité en provenance du Royaume-Uni, d’Espagne, d’Allemagne, de Belgique et de Suisse. En valeur, « le montant des importations électriques a atteint un nouveau record historique, équivalant à 42 fois son niveau moyen de 2019 », rappellent ainsi les services des douanes. Au global, l’énergie a contribué pour moitié à la hausse de la facture des importations du 3e trimestre 2022. « La moitié restante de la hausse des importations françaises ce trimestre est portée par les produits manufacturés (+5,2 %). La hausse des importations de ces produits s’explique par la progression des approvisionnements en matériel de transport (+13,1 %), plus particulièrement de l’automobile (+11,8 %) et, dans une moindre mesure, de l’aéronautique (+14,5 %) », ajoutent les douanes.
Des exportations en hausse
Les exportations françaises, quant à elles, se sont inscrites en hausse de 5,1 % lors du 3e trimestre 2022, pour atteindre 153,1 Md€. « La hausse, ce trimestre, des exportations en valeur est davantage portée par les volumes que par les prix, contrairement aux trimestres précédents », précisent les douanes. Plus des trois quarts de la hausse est portée par les produits manufacturés (+4,6 %), les équipements électroniques et informatiques (+2,2 %) et les produits agricoles. Ces derniers enregistrent une hausse, en valeur, de 24,2 % sur le trimestre. Une croissance qui s’explique, selon les douanes, par « un cours du blé élevé et une moindre concurrence de l’Ukraine ».