Sans nouvelles aides financières, de nombreuses compagnies risquent de se retrouver à court de liquidités.
Le transport aérien a été particulièrement touché par la crise sanitaire avec une baisse du trafic estimé à 70 % sur l’ensemble de l’année 2020 par l’IATA, l’Association du transport aérien international. Et cette chute du trafic a entraîné un recul de 80 % du chiffre d’affaires des compagnies aériennes. Côté charges, les coûts d’exploitation n’ont baissé que de 55 % et le secteur est ainsi contraint de puiser dans sa trésorerie. Faute de perspectives de reprise du trafic d’ici la fin de l’année et après un été très décevant en raison des nombreuses mesures de quarantaine, l’IATA estime que les compagnies aériennes amputeront leur trésorerie de 77 milliards de $ au second semestre 2020, soit près de 13 milliards de $ par mois ou 432 M$ par jour. Sans financements supplémentaires des États et des actionnaires, qui ont déjà apporté 160 milliards de $ d’aides au secteur depuis le début de la crise, de nombreuses compagnies n’auront pas la trésorerie nécessaire pour couvrir leurs charges et risquent de se retrouver à court de liquidités. L’association estime que le niveau actuel de trésorerie des entreprises du secteur leur permettrait de ne tenir que 8,5 mois avant de se retrouver en cessation de paiement. Et leur trésorerie devrait rester dans le rouge au moins jusqu’au début de l’année 2022. Ainsi, l’association demande aux États et aux actionnaires des compagnies la poursuite des aides financières (recapitalisation, aides directes, allègements de charges, financement du chômage partiel…). « Ce n’est pas seulement le problème des compagnies aériennes. Des millions d’emplois et une bonne part de l’économie mondiale dépendent du transport aérien », explique le directeur général de l’IATA, Alexandre de Juniac.