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L’immunisation par les vaccins n’a cessé de convaincre depuis sa découverte, comme le rappelait récemment l’OMS, qui estimait à 150 millions le nombre de vie sauvées depuis 50 ans. Une tendance qui n’échappe pas à la France, majoritairement pro-vaccins, comme le souligne l’étude de Santé Publique France (SPF), dont les résultats ont été présentés quelques jours avant le lancement de la semaine européenne de la vaccination qui s’est déroulée du 22 au 28 avril 2024. L’opportunité est toute choisie de souligner que plus de 80 % de la population hexagonale se dit favorable à la vaccination. Stable, la couverture vaccinale atteint un niveau global jugé satisfaisant en 2023, bien qu’il y ait des disparités aussi bien liées à l’âge du patient qu’à sa catégorie sociale ou professionnelle.
Couverture vaccinale : une marge de progression certaine
Si les nourrissons sont de plus en plus nombreux à être majoritairement immunisés contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la coqueluche et l’hépatite, avec des taux avoisinant les 95 %, SPF rappelle que la protection contre la rougeole est perfectible. De plus, le bilan de la vaccination contre le VRS est encourageant. En effet, les 25 000 doses administrées en France au cours de la saison 2023/2024 auraient évité « 5 800 hospitalisations pour bronchiolite à VRS après passage aux urgences, dont 4 200 chez les enfants âgés de 0 à 2 mois, entre le 15 septembre 2023 et le 4 février 2024, en France hexagonale », d’après Santé publique France. Du côté des adolescents et des personnes de plus de 65 ans, l’immunisation n’est pas à la hauteur des attentes de la Haute Autorité de Santé (HAS), qui qualifiait jusqu’à présent le calendrier de « difficilement lisible ». Elle soulignait par ailleurs que « l’incertitude des personnes sur leur propre statut vaccinal joue un rôle majeur pour expliquer l’insuffisance de la couverture vaccinale chez les adolescents et jeunes adultes ainsi que les personnes de 65 ans et plus en France ». SPF pointe du doigt le fait que la protection contre les méningocoques C est encore insuffisante, avec 48 % des 15-19 ans vaccinés contre une infection dont certaines formes approchent 20 % de taux de mortalité. Quant à l’immunisation contre le papillomavirus humain (HPV), elle s’accélère, malgré un lancement poussif. Ainsi, environ 55 % de jeunes filles nées en 2011 ont reçu au moins une dose prophylactique, contre 41 % des jeunes hommes, d’après SPF. Enfin, pour les personnes âgées de plus de 65 ans, le pourcentage de vaccinés contre la grippe dépasse péniblement les 54 %, et recule de 2,2 points par rapport à 2022. Un niveau encore inférieur pour la covid, avec un tiers de protégés.
Quelles nouveautés ?
Après un avis favorable de la HAS, le nouveau calendrier a été publié le 26 avril dernier. Il précise les injections obligatoires et recommandées pour la population française, selon trois principales classes d’âge. Parmi les changements, on retiendra principalement l’immunisation contre la méningite chez les nourrissons et les adolescents. Si, jusqu’alors, la vaccination anti-méningocoques C et B étaient la seule à être respectivement obligatoire et recommandée chez les moins d’un an, trois nouvelles souches A, W et Y sont désormais ciblées. Un nouveau produit tétravalent immunisera contre les souches A, C, W et Y. Recommandé chez les 11-14 ans, le Nimrenix® (Pfizer) pourra être administré chez les nourrissons selon un schéma vaccinal en 2 doses, une fois pris en charge par l’assurance maladie, et sera obligatoire en 2025. Concernant les infections à pneumocoques, la vaccination des nourrissons nés après le 1er janvier 2018 pourra être réalisée avec le vaccin conjugué 13-valent Prevenar13® (Pfizer) ou 15-valent Vaxneuvance® (MSD). Pour l’adulte à risque d’infection invasive, le produit 20-valent Prevenar20® (Pfizer) sera administré préférentiellement. Par ailleurs, la commercialisation de quatre produits sera stoppée. Si celle du vaccin Efluelda® contre la grippe est la plus sujette à controvers – en soulevant la question de la rentabilité financière de certains produits de santé pour l’industrie pharmaceutique –Imovax polio® contre la poliomyélite, Revaxis® contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite, et Zostavax® contre le virus varicelle-zona complètent cette liste. Enfin, la parution de ce nouveau calendrier permet de rappeler l’extension des compétences vaccinales à des professionnels de santé non-médecins, publiée par décret en août 2023. Du côté des innovations, les produits plurivalents – par exemple contre la grippe, la covid, et le VRS – tout comme les nouvelles plateformes technologiques sont attendus pour relever le niveau de protection de la population française.
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