La tension est redescendue d’un cran entre les fédérations du BTP et le gouvernement. Un protocole sur les bonnes pratiques de sécurité à appliquer dans les chantiers est en attente de validation par les ministères du Travail et de la Santé.
La crise de coronavirus a mis quasiment à l’arrêt l’activité économique et, avec elle, la filière du BTP. Craignant pour la sécurité de leurs salariés dans un contexte de crise sanitaire sans précédent, mais aussi face aux difficultés à s’approvisionner en matériaux et matériels, nombre de chefs d’entreprise ont suspendu leurs chantiers dès le début de la période de confinement. Pourtant, le gouvernement ne l’entend pas de cette oreille. Interrogée sur LCI, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a rappelé à l’ordre la filière le 19 mars dernier et en a appelé au « civisme des entreprises ». De quoi se mettre toute la profession à dos. C’est donc très remontées que les fédérations patronales du BTP ont rencontré au cours de plusieurs réunions de crise, Muriel Pénicaud et la ministre de la Transition écologique, Élisabeth Borne, pour tenter de trouver un terrain d’entente.
Le bout du tunnel
Un accord a finalement vu le jour le samedi 21 mars. Il prévoit la rédaction par la profession et l’Organisme professionnel de prévention du BTP (OPPBTP) d’un protocole commun définissant les conditions sanitaires requises pour reprendre les chantiers « dans une sécurité maximale ». Le texte, qui clarifie les conditions de travail et les modalités de chômage partiel en fonction du type de chantier, est actuellement en cours de validation par les ministères du Travail et de la Santé. Il sera ensuite diffusé via un guide des bonnes pratiques de prévention à l’ensemble des professionnels du BTP. Le secteur voit enfin se profiler le bout du tunnel alors qu’il est, selon les premières estimations publiées par l’Insee, le plus impacté par la crise du coronavirus avec une baisse de 90 % de son activité…