Les services librement organisés d’autocars ont connu une nouvelle année record en 2019. L’horizon s’assombrit, en revanche, pour 2020 alors que le marché peine à redémarrer.
Une nouvelle année, un nouveau record pour le transport routier de voyageurs librement organisé. Si le tissu sectoriel s’est encore contracté l’année dernière avec le rachat d’Eurolines par Flixbus et celui de Ouibus par Blablabus, l’activité a, elle, encore progressé. La fréquentation a dépassé les 10 millions de personnes transportées sur l’année, soit 15 % de plus que l’année précédente (les chiffres utilisés correspondent à la fourchette basse des données fournies par l’Arafer). Moins positif, cette hausse ne s’est traduite que par une croissance de 1,6 % des recettes. En cause, une baisse de plus de 7 % de la recette moyenne pour 100 passagers-km, et ce malgré une hausse importante du taux d’occupation. Cette baisse des recettes moyennes peut s’expliquer par les politiques promotionnelles pratiquées par les acteurs, notamment Blablabus, qui malgré la reprise des activités de la filiale de la SNCF, peut être considéré comme un nouvel entrant sur le marché. On observe également une légère baisse de la part des liaisons radiales, plus longues, au profit des liaisons inter-régionales et infra-régionales.
L’année 2020 devrait vraisemblablement être la première année de repli de l’activité. Elle est déjà venue à bout d’un opérateur historique, Eurolines. Flixbus a, en effet, placé l’entité, reprise l’année précédente, en liquidation judiciaire. Si les transports aériens et, surtout, ferroviaires ont pu continuer à assurer un service minimum, les autocars sont, eux, complètement restés à l’arrêt de mi-mars à mi-juin. Et même après le déconfinement, le marché peine à redémarrer faute de demande. Il faut dire que de nombreux freins subsistent : mobilité plus limitée des Français, peur de rester dans un espace confiné, durée plus longue des trajets qu’en train ou avion… Les perspectives pour le reste de l’année 2020 sont donc peu encourageantes pour les compagnies. Alors que les grands acteurs nationaux étaient optimistes quant au retour à la rentabilité après plusieurs années dans le rouge, cet horizon pourrait être encore un peu repoussé…