Crédit photo : adobestock
Même si les ventes de voitures électriques progressent moins vite que prévu en Europe, l’avenir de la filière reste électrique. Les constructeurs ont massivement investi dans cette technologie et souhaitent désormais, non seulement, que le calendrier règlementaire ne soit plus chamboulé mais aussi moins dépendre des Chinois pour se fournir en batteries. Chinois qui restent leurs principaux concurrents sur le marché des véhicules électriques.
Vers une autosuffisance en 2026
Un objectif que partage l’ONG Transport et Environnement (T&E) qui dans une récente étude est revenue sur les projets de relocalisation de la chaîne d’approvisionnement des véhicules électriques en Europe. Outre offrir un avantage concurrentiel aux constructeurs européens, cette relocalisation permettrait, en théorie, de réduire de 37 % les émissions de CO2 par rapport à une chaîne d’approvisionnement contrôlée par la Chine. Un taux qui grimperait à 60 % dans l’hypothèse où cette production serait réalisée à partir d’électricité décarbonée.
« Produire localement la demande européenne en cellules et composants de batteries permettrait d’économiser environ 133 Mt de CO2 entre 2024 et 2030, soit l’équivalent des émissions annuelles totales de la Tchéquie », précisent les auteurs de l’étude. Une autosuffisance qui pourrait intervenir dès 2026, sous réserve que l’ensemble des projets d’installation d’usines de production de batteries aillent à leur terme.
Moins de la moitié des projets sécurisés
Or, plus de la moitié des projets annoncés n’ont pas encore été confirmés. Au mieux ces derniers pourraient être retardés, au pire, revus à la baisse ou simplement annulés. De fortes inquiétudes pèsent, notamment, sur la Finlande, la Norvège ou encore l’Espagne où des projets d’usines totalisant une capacité de production totale de 320 GWh entrent dans cette catégorie à risque. Pire, au Royaume-Uni, sur 142 GWh annoncés, seuls 4 sont aujourd’hui sécurisés. En France, en revanche, la situation est plus favorable avec l’avancement des projets d’ACC dans le Pas-de-Calais et de Verkor à Dunkerque. Sur les 171 GWh de capacité attendus dans l’Hexagone d’ici 2030, 150 sont confirmés. Une situation qui doit beaucoup à l’engagement politique et financier massif des pouvoirs publics français dans ces projets de méga-usines de batteries.
Raison pour laquelle, T&E invite les législateurs à renforcer le financement de ces projets au niveau européen. L’ONG les enjoint également à sécuriser les investissements en doublant les politiques communes en matière de voitures électriques et en appliquant des exigences strictes en matière de durabilité des batteries qui récompensent la fabrication locale. Sans ce soutien des États et de l’Union européenne, l’autosuffisance en termes de production de batteries automobiles sera difficile à atteindre avant la fin de la décennie.
Copyright : Les Echos Publishing
Pour aller plus loin, découvrez nos études du secteur Automobile