Jeudi dernier, pour la première fois depuis 8 mois, le prix du baril de pétrole a dépassé les 50 $. Une remontée qui, pour les spécialistes, ne traduit toutefois pas un changement de tendance.
Hier, en cours de séance sur les marchés de Londres et de New York, les cours du pétrole ont franchi la barre symbolique de 50 $ le baril. Un prix qui n’avait plus été atteint depuis le début du mois de novembre 2015. Par rapport au plus bas du mois de janvier dernier, le cours du brent a presque été multiplié par deux. La question d’une poursuite de sa hausse vers un rééquilibrage durable attendu par les professionnels du secteur et les pays producteurs mérite ainsi d’être posée.
Une pluralité de facteurs
De l’avis général, le retour aux 100 $ n’est pas pour demain. Et même la confirmation d’une tendance haussière mesurée est très discutée par les experts. Pour nombre d’entre eux, la hausse du cours de 90 % depuis le début de l’année marque avant tout un réajustement technique après avoir atteint un plus bas. Concernant les augmentations rencontrées ces dernières semaines, elles s’expliquent essentiellement par une baisse de la production de pétrole aux États-Unis (continue depuis deux mois), mais aussi par les difficultés provoquées par les incendies géants au Canada et par les crises politiques libyennes et vénézuéliennes. Les sabotages récents de certains sites pétroliers au Nigéria contribuent également à la hausse du cours. Pour autant, la production globale reste très largement suffisante et une augmentation forte de la demande n’est pas attendue dans les prochains mois. En outre, il y a peu de chance qu’un consensus sur le gel de la production pétrolière, espéré par certains pays, soit trouvé lors de la réunion de l’Opep du 2 juin prochain. Beaucoup de prévisionnistes tablent ainsi sur un retour « durable » du prix du baril sous les 50 $.