En 1999 et 2000, Alcatel avait renforcé sa présence sur le marché américain en investissant 15,6 milliards d’euros dans des opérations de croissance externe (Xylan, Packet Engines, Internet Devices…). En 2001, le retournement de conjoncture analysé dans notre étude de marché a conduit à une réduction de la valeur de ces acquisitions, obligeant le groupe français à comptabiliser une provision de près de 1,7 milliard d’euros pour dépréciation d’actifs. Faces à ces difficultés, le groupe a relâché ses efforts sur le marché américain pour concentrer ses investissements dans la zone Asie/Pacifique, plus particulièrement en Chine qui a constitué l’un des marchés les plus dynamiques en 2001, notamment dans les réseaux pour téléphonie mobile (GSM). Alcatel a ainsi pris le contrôle de Shanghai Bell, joint-venture créée en 1983, par rachat des parts des actionnaires chinois et du gouvernement belge. Au total, le groupe français a investi 351 MEUR pour cette acquisition de 18,35 % du capital. L’ensemble des activités d’Alcatel en Chine, soit 17 joint-ventures détenues par Alcatel China, ont ensuite été réunies au sein d’Alcatel Shanghai Bell (ASB), société anonyme dans laquelle Alcatel détient 50 % plus 1 action, le solde restant la propriété de l’Etat chinois. Cette nouvelle entité, qui représente un chiffre d’affaires de 2,2 milliards d’euros en 2001 pour un effectif de 6 500 personnes, produira l’ensemble des équipements du groupe (accès haut débit par ADSL, réseaux optiques, commutateurs…) et servira également de point d’ancrage afin d’exporter les produits du groupe dans l’ensemble de la zone Asie/Pacifique. Par ailleurs, Alcatel entend faire de ASB un pôle global de recherche et développement : le nombre d’ingénieurs devrait doubler d’ici 2005 pour atteindre 3 500 personnes. Le groupe français a également annoncé l’ouverture d’un sixième centre de recherche en Chine. Dernier symbole de la place croissante de la Chine dans la stratégie du groupe, le siège de la zone Asie/Pacifique a été transféré à Shanghai.
Toutefois, la concurrence risque de s’intensifier dans cette zone, les équipementiers Motorola et Ericsson ayant déployé d’importants investissements en Chine. De plus, la croissance a commencé à ralentir en Asie début 2002 (– 10 % au premier trimestre selon le groupe), notamment dans le domaine des réseaux fixes. Néanmoins, l’activité de la zone devrait rester plus soutenue que celle du marché mondial.
ALCATEL AXE SES EFFORTS SUR LA ZONE ASIE-PACIFIQUE ET FUSIONNE SES ACTIVITÉS EN CHINE
27 juillet 2002
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Les Echos Etudes
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