Les travaux de la future usine pilote française ont démarré à Nersac, en Nouvelle-Aquitaine, le 30 janvier dernier. Ce site de production devrait employer à terme près de 200 personnes.
Alors que les constructeurs se démènent pour baisser le taux d’émissions de CO2 de leurs immatriculations européennes, espérant ainsi échapper à de lourdes amendes, la France progresse sur le développement de « l’Airbus des batteries ». Les travaux d’un premier site ont été lancés jeudi 30 janvier à Nersac, en Charente, en vue d’une production de batteries à partir de mi-2021.
Un consortium européen pour concurrencer la production asiatique
Impulsé par la France et l’Allemagne en décembre 2018, ce projet a reçu le feu vert de la Commission Européenne lundi 10 février 2020, donnant lieu à la création d’Automotive Cells Company (ACC), co-entreprise partagée entre PSA (via Opel) et Total (via Saft). ACC va produire et fournir des cellules et modules de batteries électriques, principalement destinés au secteur automobile.
Le terme « Airbus de la batterie » utilisé pour rappeler le succès de l’union France-Allemagne dans le secteur aéronautique, est néanmoins à relativiser. À l’horizon 2030, l’objectif est d’atteindre une production annuelle d’un million de batteries, soit 10 à 15 % du marché européen. Par ailleurs, contrairement à Airbus, les usines européennes du projet fabriqueront toutes des modules de batteries et seront donc indépendantes les unes des autres.
Le marché de la batterie électrique, estimé à 50 Md€ à horizon 5 ans, est aujourd’hui largement dominé par l’Asie, en particulier par la Chine. L’Europe atteint à peine 1 % de la production mondiale.
L’objectif de ce projet est de limiter le risque de dépendance à l’Asie dans un secteur stratégique et en forte croissance. Total et PSA ont néanmoins porté une attention particulière aux garanties européennes pour s’assurer de la fiabilité des débouchés de leurs produits.