Selon la Fondation Bertelsmann l'abandon des accords de Schengen pourrait, en à peine 10 ans, coûter jusqu'à 1 400 Mds€ à l'Europe.
L’accord de Schengen n’a beau avoir que 20 ans, il est déjà très fortement remis en question par nombre des 26 pays qui en sont signataires. Créant un espace international sans frontières internes permettant la libre circulation des biens et des personnes, il est regardé comme un danger par de plus en plus de pays soucieux de ne pas subir les crises migratoires, qu’elles soient d’origine économique ou politique. La Suède, le Danemark, l’Allemagne, l’Autriche ou encore les Pays-Bas ont déjà rétabli tout ou partie de leurs contrôles aux frontières, pour le moment à titre provisoire (une possibilité prévue par les accords de Schengen). Une situation qui pourrait se généraliser et s’installer dans le temps si, notamment, la crise syrienne venait à perdurer.
Un coût pharaonique
Inquiète de la possible fin de l’espace Schengen, la Fondation Bertelsmann a commandé une étude à l’Institut Prognos destinée à évaluer le coût du rétablissement des frontières en Europe. L’idée étant d’estimer l’impact des contrôles douaniers sur le fonctionnement des entreprises en termes de perte de temps ou encore de coût de personnel induits. Deux scénarios sont présentés. Le premier, optimiste, évalue à « seulement » 470 Mds€ la fin de Schengen pour l’Europe entre 2015 et 2025. La France, à elle seule, perdrait 80,5 Mds€ et l’Allemagne 77,2 Mds€. Bien que non membre de Schengen, le Royaume-Uni serait également affecté par le durcissement des contrôles (87,2 Mds€).
Le second scénario, pessimiste celui-ci, entraînerait un coût de 1 430 Mds€ pour l’Europe, de 234 Mds€ pour l’Allemagne et de 244 Mds€ pour la France, soit 3 % de PIB. À méditer.