née 2022 a été compliquée pour le secteur de la construction métallique. Les industriels ont dû faire face à des difficultés d’approvisionnement les premiers mois de 2022, de fortes hausses de coûts, et un ralentissement des prises de décisions des maîtres d’ouvrage à la fin de l’exercice. Malgré ce contexte, le secteur a réalisé une « très bonne année », se félicite le Syndicat français de la construction métallique (SCMF). L’organisation professionnelle a annoncé un bond de 19 % du chiffre d’affaires de la filière par rapport à 2021, pour atteindre un montant record de près de 4,05 Md€.
Cette croissance reflète, en grande partie, les « très fortes hausses des matières premières, en particulier l’acier (+140 %) dans un marché national inflationniste », a expliqué le président du SCMF, Roger Briand. La tonne d’acier avait, en effet, flambé à 2 100 € en mars 2022, suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, alors qu’elle s’échangeait aux alentours des 800 € en 2019. Les tensions se sont atténuées sur la fin de l’année, avec un prix redescendu à 1 200 € la tonne. En revanche, les marges des entreprises ont souffert, car les revalorisations tarifaires n’ont été que partielles, et les industriels ont dû absorber des hausses du prix de l’électricité « multiplié par 2 ou 3 ».
Confiance pour le début 2023
En volume, l’activité a bien résisté, malgré la dégradation du contexte économique. La production annuelle devrait atteindre 768 000 tonnes en 2022, un niveau proche de l’an passé. Le secteur a profité de la bonne tenue de la commande privée pour la construction de bâtiments industriels, qui représente 59 % de l’activité de la filière. Mais, « le Grand Paris, les JO de 2024 et la requalification de centres-villes ont aussi réveillé une demande publique atone ces dernières années », a souligné Roger Briand.
Le SCMF s’est révélé confiant pour 2023, même si la prudence reste de mise pour le 2nd semestre. Le carnet de commandes s’est rempli sur cette fin d’année et représente actuellement 6 mois d’activité. L’une des grandes difficultés de la filière se situe surtout au niveau du recrutement. Les besoins en main-d’œuvre sont estimés à 20 000 postes pour les 4 années à venir, soit l’équivalent des effectifs actuels de la filière.
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