La fréquentation touristique dans l’Hexagone a reculé de près de 6 % sur le premier semestre 2016.
L’attentat de Nice va inéluctablement impacter le secteur touristique français, qui commençait à retrouver quelques couleurs après la chute d’activité enregistrée depuis novembre 2015. À la veille des événements du 14 juillet, le Comité d’urgence économique pour le tourisme faisait état d’une amélioration de la conjoncture, portée par la réussite de l’Euro, et prévoyait même une saison estivale globalement orientée à la hausse...
En quelques heures, ces prévisions sont devenues caduques. Car la Côte d’Azur est la deuxième destination touristique française. À elles seules, les villes de Paris et de Nice drainent chaque année plus de 40 % des visiteurs étrangers. Particulièrement sensible au risque sécuritaire, la clientèle d’agrément internationale risque de se détourner de l’Hexagone dans les mois qui viennent. Paris enregistre déjà, depuis fin 2015, une chute de 30 à 50 % de certaines nationalités (notamment les Japonais, les Chinois, les Russes et les Italiens). Et dans certains pays étrangers, une proportion non négligeable de vacanciers renonce à se rendre en France à cause du risque terroriste (20 % des Américains et plus d’un tiers des Brésiliens). Au total, entre janvier et juin 2016, la fréquentation touristique a reculé dans notre pays de 5,8 %, la légère hausse de 1 % enregistrée en région ne permettant pas de compenser la chute de 11 % à Paris.
Rappelons que le secteur touristique représente en France 7 % du PIB. Son repli sur l’ensemble de l’année 2016 aura inéluctablement un impact significatif sur la conjoncture économique. Et pourrait ainsi remettre en cause les prévisions de croissance du gouvernement pour cette année évaluée à 1,7 %...